Tous les articles par youdi

10ème anniversaire de la proclamation de la Journée Nationale de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger

Voici un timbre qui me fait plaisir ! Malgré la distance qui s’est installée entre moi et mon pays de naissance, je fais partie de la fameuse communauté MRE si « chère » au Maroc, donc ce timbre m’interpelle. Le sujet fait polémique tant au Maroc qu’à l’étranger depuis de nombreuses années. Cette communauté a été à la fois décriée et encensée des 2 côtés de la Méditerranée: entre faits divers, problèmes d’intégration, identité conflictuelle (2ème, 3ème, 4ème génération), exercice de la langue arabe &/ darija, people, exploits sportifs, exploits technologiques, on la retrouve régulièrement dans les médias. Si les Suisses de l’étranger sont considérés comme la 5ème Suisse car ils représentent une force politique non négligeable lors d’élections ou de votations, la  communauté MRE est aussi à considérer un 3ème Maroc si l’on fait le parallèle linguistique (arabe et berbère). La nouvelle génération de MRE est plus éduquée, prospère, émancipée et use de ses atouts pour améliorer sa qualité de vie tant à l’étranger qu’au Maroc.

On nous a changé plusieurs fois de noms, quasiment une nouvelle appellation à chaque décennie car cette communauté change vite: TME, MRE, RME La dernière en date MdM, Marocains du Monde, fait sens avec l’expatriation de Marocains et Marocaines dans des pays toujours plus lointains. Si au départ, la communauté de RME est principalement basée en Europe, aujourd’hui il faut compter avec le Moyen Orient, l’Amérique du Nord, l’Asie. Les modes de déplacement de cette communauté changent: en plus de la route, et du transport par voie maritime, le transport aérien se développe grâce à l’augmentation des infrastructures. Entre l’année de mon départ du pays (1994) et aujourd’hui, le Maroc a fortement développé ses routes, son réseau ferroviaire, ports et aéroports. Si ma mémoire est bonne, il n’existait au Maroc en 1994 qu’une autoroute entre Casablanca et Rabat, aujourd’hui le réseau autoroutier permet de circuler du Nord au Centre et l’intérieur du pays. Le port Tanger-Med inauguré à la fin des années 2000, est un point de transit important de celles et ceux qui arrivent et repartent vers l’Europe. La dépêche MAP du 5 Sept fait état de l’affluence record cette année des MRE sans citer les raisons de cette afflux. On peut se douter que Ramadan 2013/Aïd Fitr 2013 doivent avoir un impact significatif sur les bons chiffres: LE MATIN.ma http://bit.ly/17E3xIx

La manne économique de cette diaspora et les retombées financières pour le pays sont importantes. Cela m’a bien amusé de voir que les banques marocaines s’implantent aussi facilement à l’étranger (Espagne, Italie, France, Belgique, Pays Bas) alors que l’exportation de dirhams est limitée (page 16 vs page 17 du Guide Douaniers des MRE). C’est surtout une forme de captation de l’épargne et de maintien du lien entre ceux qui vivent au pays et ceux qui y reviennent chaque été (projet Maghribank). Sans m’étaler sur le sujet, les MdM prennent conscience de l’impact qu’ils ont sur le développement économique du pays et s’organisent de plus en plus comme il est fait écho dans cet article publié il y a 2 ans: La présentation des doléances par les MRE détourne la commémoration de son but initial.

Quelques liens pour la communauté MRE:

Côté Annonce:

« Barid Al-Maghrib a émis, le mardi 13 Août 2013, un nouveau timbre poste dédié au 10ème anniversaire de la proclamation de la Journée Nationale de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger.

Ce timbre portant la valeur faciale de 8 Dhs et 40 centimes, vient confirmer l’engagement du Groupe Barid Al-Maghrib dans le soutien des efforts et initiatives visant le renforcement des liens des Marocains Résidants à l’Etranger avec leur patrie, et la consolidation de leur rôle en tant qu’ambassadeurs du Maroc, dans le monde entier.

Il est à dire, également que le timbre-poste marocain n’a cessé d’incarner, la créativité des MRE, à travers différentes oeuvres philatéliques. Le Maroc a réalisé des émissions philatéliques communes avec des pays accueillant la diaspora marocaine, dont les USA, la Belgique, la France, les pays bas, le Portugal et le Qatar. » (Source: Agence MAP/Poste Maroc)

N.B.: La date originale de la commémoration est le 10 Août de chaque année sauf cette année en raison de l’Aïd El Fitr célébré ce jour. Les manifestations dans l’ensemble des villes du Maroc ont été fixée au 13 Août cette année.

Côté Philatélie:

Journée Nationale de la Communauté Marocaine Résidant à l'Étranger

Timbre en bord supérieur (position 3 sur la planche)
Timbre en bord supérieur (position 3 sur la planche)
Planche de 25 timbres
Planche de 25 timbres
Premier jour d'émission avec logo des MdM
Premier jour d’émission avec logo des MdM

 Notice Philatélique:

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le protège, accorde une importance particulière et une attention continue à ses sujets résidant à l’étranger. Il a toujours veillé à la satisfaction de leurs différentes aspirations et de leurs besoins légitimes. Une telle volonté s’exprime notamment dans ses hautes directives, à toutes les occasions, et dans la plupart de ses discours appelant à la nécessité d’initier une nouvelle politique en matière d’émigration.

Une telle politique doit suivre le rythme des changements rapides que connait la condition d’environ 5 millions de marocains résidant dans près de 100 pays sur les cinq continents. Cette présence massive concerne pour moitié les femmes et les jeunes et plus de 500 000 émigrés ont un niveau culturel et scientifique élevé.

La haute attention royale se traduit également chaque année par la présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de l’opération « Marhaba ». Opération qui marque l’accueil des marocains de l’étranger venus passer leurs vacances annuelles dans leur pays d’origine.

C’est ainsi qu’en 2004, le 10 août de chaque année est proclamé «Journée Nationale des Marocains Résidant à l’Etranger » selon les hautes directives de Sa Majesté le Roi.

Cette journée constitue, depuis, l’occasion pour fêter nos citoyennes et citoyens émigrés et cultiver leur fort attachement à la patrie et à leur identité nationale dans ses multiples dimensions linguistiques, religieuses et culturelles. Cette journée appelle également à leur participation efficace dans la défense des causes nationales, à leur contribution au développement de leur pays d’origine et au renforcement de leur rôle en tant que lien important entre le Maroc et leurs pays de résidence.

Il revient au Ministère chargé des marocains résidant à l’étranger d’organiser cette journée en coordination avec les différents secteurs et institutions publiques et privés concernés et marquée par la participation conséquente de la communauté marocaine émigrée dans ses différentes composantes : Acteurs socio-économiques toutes générations confondues.

C’est ainsi que le Ministère choisit chaque année, comme thème de la journée, un sujet particulier à débattre et aboutissant à de nombreuses recommandations pratiques. Citons à ce titre :

  • La défense des droits et de la dignité des marocains de l’étranger ;
  • La contribution au développement national ;
  • La femme marocaine émigrée ;
  • Les jeunes et les nouvelles générations de l’émigration marocaine ;
  • La participation politique ;
  • Les défis de l’intégration dans le pays de résidence ;
  • La mobilisation des compétences émigrées ;
  • La mobilisation et la promotion du tissu associatif des marocains de l’étranger ;
  • La nouvelle constitution et le développement du travail des marocains de l’étranger ;
  • La promotion des investissements des marocains du monde au pays d’origine ;
  • L’amélioration des services au profit des marocains du monde.

A noter qu’à l’occasion de cette journée, toutes les préfectures, les mairies, nombre de conseils municipaux ainsi que certaines associations organisent des activités locales au profit des marocains de l’étranger. Ces activités consistent en l’organisation de réunions de sensibilisation, de colloques, de festivals culturels et d’activités sportives et artistiques.

Comme l’atteste le bilan de ces dix dernières années, la célébration de cette journée est une occasion pour évaluer la politique publique relative à la gestion des affaires des marocains résidant à l’étranger. Elle permet également de faire connaître les réalisations importantes et les insuffisances des actions engagées. Comme elle offre l’occasion de proposer les voies et les moyens visant à développer et enrichir cette politique selon une approche participative des marocains du monde et en conformité avec la nouvelle Constitution du royaume pour les marocains en général et ceux résidant à l’étranger en particulier.

En commémoration de cette journée nationale d’envergure, Barid Al-Maghrib émet un  timbre-poste commémoratif, en partenariat avec Le Ministère Chargé des Marocains Résidant à l’Etranger. .. Cette émission vient enrichir les émissions précédentes au sujet des marocains du monde, telles que «  Année du Maroc en France » en 1999, «  Emission commune entre le Maroc et la Belgique » en 2001, « Art et Culture » en 2008 ainsi que des émissions de timbres-poste réalisés par des marocains résidant à l’étranger.

 

Intitulé: Journée Nationale de la Communauté Marocaine Résidant à l’Étranger
Description: Forme ombragée d’homme et femme, bras lévées. Carte du monde en fond. Symbole du Maroc, cercle rouge avec étoile du drapeau marocain comme point de départ de lignes symbolisant la dispersion de la communauté aux 4 coins de la planète. L’ombre de la femme enlace le continent américain, celle de l’homme le Moyen Orient et l’Asie. Inscription de l’autorité émettrice et de l’intitulé de l’émission en haut (arabe) et bas (français). Inscription de l’artiste et de l’année d’émission selon conventions UPU.
Valeur faciale: 8.40 dh
Usage: Courrier international, lettre jusqu’à 20g
Date d´émission: 13/08/2013
Forme: Horizontale
Largeur: 40 mm
Hauteur: 30 mm
Dentelure: 13 1/4
Couleur: polychromie
Impression: Héliogravure
Emis en feuille de: 25 timbres (5×5)
Quantité: 100’000 timbres
Imprimeur: Phil@poste France
Artiste/Dessinateur: L. EDFOUF
Phosphore:
Complément:
Reférences WNS: –
YT: –
Michel: –
Scott: –
Thématique Politique et gouvernement, Société

 

 

 

 


Dès leur disponibilité, les informations manquantes seront mis à jour. L’article sera revu pour inclure un exemplaire scanné du timbre et de l’enveloppe 1er jour.

En conclusion:

Je ne suis pas un expert du sujet, je ne rentre pas au Maroc chaque été, ni n’investit dans l’immobilier ou autre au Maroc comme beaucoup de mes compatriotes 🙂 Plus 2 millions de Marocains avec un effet de levier économique et politique certain, ça crée des convoitises et des idées pour développer le pays. Le Maroc n’est pas le seul à s’y essayer et drague comme les autres pays du Maghreb ou ceux ayant une forte communauté hors de leur frontière (Vietnam par exemple) la génération Y et internet pour qu’elle investisse voire s’investisse plus.

Pour finir sur une note culturelle et nostalgique, une petite anecdote. Pendant mon adolescence, la durée d’exploitation des films au cinéma était d’..1 semaine (oui une). On mesurait le succés d’un film par le nombre de semaine supplémentaires qu’un film restait à l’affiche. Un des films du cinéma marocain de mon adolescence devenu culte est: A la recherche du mari de ma femme.  Je vous invite à voir ou revoir ce film de 1993, 20 ans déjà, qui touche à la question des MRE. Bizarrement, il est disponible sur youtube mais la qualité est moyenne: http://www.youtube.com/watch?v=pWTjPxe2-QM

Mondialement Vôtre !

1956 – Royaume du Maroc – Zone Sud – 1/3

Si l’on devait retenir des dates de l’Histoire du Maroc qui marquent la philatélie marocaine, alors il faut sans conteste inclure 1956. Les évènements politiques du début des années 1950 et le vent de décolonisation qui sévit dans les colonies des puissances européennes d’après guerre, n’épargnent guère le Maroc.

En général, et l’Histoire (sans en faire une règle) l’a montré à maintes reprises, la souveraineté d’un pays qui accède à l’indépendance est exercée à travers sa monnaie (indépendance économique), sa législation (indépendance politique), et sa poste (PTT indépendance des moyens de communication). Siéger à l’Union Postale Universelle (UPU) est aussi un indice fort de la souveraineté d’un état tout comme l’adhésion aux Nations Unis. A l’époque, l’ONU est en devenir, et l’UPU est une institution rodée. Tout cela n’est que supputation de ma part, et si tous les pays n’ont pas eu le même parcours, il n’en reste pas moins qu’un pays doit frapper sa monnaie, définir ses lois, nommer ses représentants, et émettre ses timbres.

Le cas du Maroc est particulier car en raison des protectorats français et espagnols, le pays va se trouver dans une situation inédite qui va avoir un impact sur sa Poste dans sa première année d’existence.

Une réunification par étapes

  • Le 2 Mars 1956, la France reconnait l’indépendance du Maroc, S.M Mohammed V comme son souverain et met fin à 44 ans de protectorat. La zone sous influence française est appelée Zone Sud, et adopte le franc marocain comme monnaie.
  • Le 7 Avril 1956, S.M Mohammed V et le général Franco signent un accord qui abroge le traité de Madrid de 1912 et reconnait également l’indépendance du Maroc. La zone sous influence espagnole dite « Zone Nord » est restituée à l’exception de Tanger, des enclaves de Ceuta, Melilla, Ifni (1969), Cap Juby (Tarfaya, 1958) et Rio de Oro (1975). La monnaie en cours dans la Zone Nord est la Peseta.
  • Le 29 Octobre 1956, Tanger perd son statut de ville internationale et est réintégrée au Maroc.

 

Carte Protectorat Espagnol
Carte Protectorat Espagnol 1955

 

Les émissions de la « Zone Sud »

Côté Zone Sud, la première émission du Royaume du Maroc est une série courante au message politique fort. La personnalité du roi Mohammed V est utilisée pour lier encore plus dans le collectif marocain et international, la destinée du pays à son souverain et réaffirmer que le monarque est le roi des Marocains et du Maroc. Le portrait est l’œuvre du photographe Flandrin, ami du souverain et amoureux du Maroc. Charles Mazelin est le dessinateur et graveur du poinçon de l’émission pour le compte de l’atelier de fabrication des timbres poste (Paris). L’idée de la série prend forme fin 1955, probablement avec le retour du roi d’exil. Le mensuel Le Monde des Philatelistes de Février s’en fait l’écho en page 5: une série de 3 timbres est à l’étude.

Le Monde des Philatélises Fev. 1956 p5

La série courante qui est composée de 3 valeurs et émise le 19 Mai 1956: 5F, 10F, 15F. Le 29 Octobre 1956, les valeurs faciales à 30F et 50F sont ajoutés à la série. Ce n’est que le 11/12 Février et le 15 Mars 1957 que les valeurs 25F et 70F viendront compléter la seule série courante du règne de feu S.M. Mohammed V. Le tirage de la série est inconnu et plusieurs tirages ont été fait.

Bonus: Les non-dentelés signés Flandrin. Impression taille-douce

ND_YT_362_dedicace_1000px_80pcND_YT_363_dedicace_1000px_80pcND_YT_364_dedicace_1000px_80pc

Il est rare qu’une série courante soit déclinée en épreuve de luxe ou d’artiste…Epreuve de Luxe SC SM Mohamed V5F Epreuve de Luxe SC SM Mohamed V 10F Epreuve de Luxe SC SM Mohamed V 15F

Les premiers jours d’émissions et carte maxi célébrant cet évènement important sont nombreux et les plus fréquemment rencontrés sont présentés ci-dessous. On commence par un échantillon de cartes maxi

J’ai pu dénombrer 4 enveloppes 1er jour, dont 2 sont assez rares.

 La suite…

J’espère que vous appréciez comme moi la richesse des pièces que l’on trouve en 1956. Je n’arrive pas encore à (m’)expliquer et comprendre tous les évènements par manque de connaissance. Il me faudrait un peu plus de connaissances sur l’histoire postale et les tarifs d’acheminement pour comprendre l’ajout progressif des valeurs de la série courante ou leur utilisation. J’ai pu déterminé avec certitude que le 5F était utilisé pour le courrier national, le 15F pour les lettres simples destinées à l’étranger mais sont-ce les seuls usages. Les 5F sous la période protectorat étaient utilisés pour les imprimés de 1er échelon.

Les 1er timbres du Royaume du Maroc sont en réalité très « Français » depuis leur conception jusqu’à leur impression, ce qui est compréhensible vu le timing (2 mois après la déclaration d’indépendance).

Dans le prochain post, je complèterais l’année 1956 avec les timbres 30F et 50F de la série courante, et la première série commémorative de la « Zone Sud ».

Le dernier article de la série sera dédié aux émissions de la « Zone Nord ».

References:

  • Le Monde des Philatelistes n°52 / Sixième (VI) année- France et Union Française – Février 1956 page 5

14 Août: Rio de Oro / Oued ed-Dahab

L’été éloigne des timbres et je profite du climat clément pour visiter le pays que j’habite depuis bientôt un an. C’est grâce à un ami actif politiquement au Maroc que j’écris ce poste. Sans sa publication sur FB, j’aurais manqué un article informatif sur la région que Poste Maroc a célébré de deux timbres de 1977 surchargés de la mention Récupération de la Province Oued-Eddahab en arabe, le 7 Novembre exactement.

YT839 YT839 YT840

L’intégration de la région est officielle le 14 Août 1979.

Rien n’est laissé au hasard, ou le hasard fait bien les affaires de Poste Maroc…

  • si la date du 6 Novembre est réservée au programme philatélique pour la commémoration de la marche verte, en 1979 elle n’est pas institutionnalisée.
  • l’émission de 1978 YT 806 avec faciale 1dh qui a servie à la surcharge est légèrement modifiée pour que l’émission serve aussi bien pour le courrier national qu’international
    YT 806 YT 805
  • le 1er jour d’émission des timbres est le 7 Novembre, date qui ne cache rien de l’utilisation propagandiste de la philatélie (c’est de bonne guerre 🙂 ).
  • la dernière émission de la dépendance ibérique Sahara Espagnol est aussi le 7 Novembre (1975)

L’article de presse en question présente brièvement la région et reprend la une de l’époque: Le 14 août 1979,  la province de Oued Eddahab réintègre la mère patrie – LE MATIN.ma

Le lien wikipédia donne des cartes plus détaillés de la région et une liste de liens récents pour poursuivre la recherche sur ce thème éminemment controversé. Le Sahara marocain fait couler beaucoup d’encre…

Le catalogue Cotter mentionne l’existence d’une variété sur le 1dh: sans Royaume du Maroc… drôle de coïncidence…

Philatéliquement votre !